À l’heure actuelle, les médias français parlent beaucoup du phénomène des
fausses informations circulant sur les réseaux sociaux. Si les journalistes
sont aussi inquiets de la propagation de ces « fake news » c’est parce que l’on a déjà
constaté un impact sur l’élection présidentielle aux États-Unis. En effet, quelques
experts sont convaincus que la diffusion de fausses informations concernant
Donald Trump a pesé sur le scrutin, a forgé l’électorat et a ainsi largement
contribué à son succès électoral. Est-ce vrai? Ici, je voudrais vous présenter
la campagne lancée par Facebook à laquelle huit grands médias français, dont Le Monde, se sont récemment associés.
Par la suite, j’essaierai d’évaluer si les mesures proposées peuvent
potentiellement aboutir et freiner les partages de désinformation.
Sur Facebook, il sera prochainement permis aux internautes de signaler des contenus qu’ils pensent être faux. Dès qu’un
certain nombre d’utilisateurs auront agi de cette manière, une alerte sera
envoyée aux médias partenaires pour qu’ils vérifient la véracité de l’information. À partir du moment où deux médias doutent de la vérité du contenu, l’information
en question sera officiellement notifiée de « fausse ». En plus de cette collaboration avec
Facebook, les décodeurs du Monde
comptent lancer leur propre initiative, appelé Décodex aidant à vérifier la fiabilité des informations. Il s’agit
d’un système qui évalue la qualité des informations diffusées par chaque site ;
qualité rendue visible aux internautes par les cinq signets suivants : «
Plutôt fiable », « Peu fiable », « Très peu fiable », « Parodique » et «
Collaboratif ».
Au fond, ces campagnes sembles prometteuses. Cependant, l’affaire n’est
peut-être pas si simple que cela si l’on pousse la réflexion. En effet, le
partage des avertissements, en vue de mettre d’autres lecteurs en garde, mène
également à la diffusion de l’information même si celle-ci porte le marquage « fausse ».
En outre, selon les experts, ce sont principalement ceux déjà engagés idéologiquement
qui utilisent les faux contenus pour leur cause. Donc, en dépit de l’alerte ils
seront confirmés et encouragés. En d’autres termes, le seul partage de l’information
rend le thème plus populaire et dans le pire des cas cela attire d’autant plus
d’attention.
Parlant de critique, il faut ajouter que certains journalistes insistent
pour que le phénomène de « fake news » ne soit pas pris trop au
sérieux. D’après eux, si les informations trompeuses seraient en mesure de manipuler
un lecteur ou d’influencer sur son avis, celui-ci serait probablement déjà endoctriné
préalablement, ayant des idées partisanes.
Par ailleurs, on reproche au nouveau dispositif qu’il ne démasque que les
informations qui sont purement inventées et non pas celles ayant un contenu
discutable ou défendant des avis douteuses ou populistes. Or, cela n’est pas le
but ultime de ses créateurs et en outre cela représenterai, d’après mon
opinion, une atteinte à la liberté d’expression. En même temps, cet exemple
illustre la difficulté à laquelle les « détecteurs de mensonges »
sont constamment confrontés: faire la différence entre vérité, opinion et
mensonge.
En guise de conclusion, la lutte contre les informations trompeuses peut
être qualifiée d’une première forte
tentative de se battre contre les mensonges en ligne. Pourtant, il faut encore
attendre de voir si cette lutte se montre efficace, c’est-à-dire si elle est de
taille à réduire le nombre des tromperies en circulation. Nous aurons des
réponses plus précises à cette question à la fin de la phase d’expérimentation de
deux mois, prévue pour le partenariat entre Facebook et les médias français.
Mes sources:
https://www.franceculture.fr/emissions/la-question-du-jour/fausses-informations-peut-faire-confiance-lalliance-entre-facebook-et
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