Monday 20 March 2017

Quelles raisons pour une critique du film ‘Le fabuleux destin d’Amélie Poulain’ tellement divergente de toutes les autres par ‘Les Inrocks’?



Quand ‘Le fabuleux destin d’Amélie Poulain’ de Jean-Pierre Jeunet sort au cinéma en 2001, le film  connait un énorme succès mondial et est reçu avec enthousiasme par les spectateurs. Parmi les critiques, les voix négatives sont rares, à une exception près : Dans son article dans ‘Les Inrocks’, Serge Kaganski explique pourquoi il ne partage pas l’opinion générale à propos du film. Ici, j’aimerais dans un premier temps exposer son avis, pour le commenter ensuite.

Selon Kaganski, le film de Jeunet a un style démesurément artificiel. Les images sont extrêmement travaillées et ainsi irréelles. Deuxièmement, Kaganski réprouve l’orientation du film vers le passé et sa nature réactionnaire et nostalgique. Il critique également le défaut, d’après lui, de profondeur des caractères des personnages qui sont seulement engagés dans des rapports superficiels ce qui prive le film de toute signification plus profonde. Avant tout, Kaganski méprise le fait qu’ ‘Amélie Poulain’ se fonde sur des clichés du prolétariat et de Paris où d’autres minorités ethniques semblent absentes. Tout est simplifié et anecdotique, avec Amélie en tant que personnage principal totalement sentimental et éloigné de la réalité.

 


Même si cette opinion à propos d’un film si réconfortant pourrait paraître dure, je pense que l’auteur de cette critique a fait quelques observations justifiables. Mais, il faut aussi comprendre qu’un film est toujours une œuvre d’art dont la perception dépend du goût personnel. Le réalisateur ne cherche pas nécessairement à reproduire la réalité, surtout pas s’agissant de Jean-Pierre Jeunet, célèbre pour son cinéma onirique. Si le film est tellement surréaliste et fantastique, c’est probablement parce que Jeunet avait l’intention de démontrer son excellente maîtrise d’effets esthétiques. Le film nous fait plonger dans un passé imaginé, un monde de rêve et tout le génie du réalisateur consiste à préserver cette illusion tout au long de l’histoire. Le spectateur ne se rend seulement compte que la vie n’est pas si simple et joyeuse quand le générique de fin se termine. D'après mon opinion, le point fort du film réside alors dans sa capacité de nous distraire à tel point qu’une critique pertinente comme celle de Kaganski ne se révèle qu’en prenant du recul.


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