Tuesday 14 March 2017

Faut-il rendre les médias français responsables de l’impopularité de François Hollande?



Lors de la campagne présidentielle et des élections qui s’annoncent, la question se pose : quels facteurs forgent vraiment l’opinion de l’électorat? Est-ce, au final, la plateforme électorale des candidats qui dicte le scrutin ou plutôt leur image relayée par les médias? J’aimerais aborder ces enjeux en me servant de l’exemple de la présidence de François Hollande et de sa relation avec les médias dont le Prof. Raymond Kuhn a parlé le 1 mars 2017 à l’Université de Limerick. En invoquant, en outre, le contenu du cours magistral donné par Frédérique Royall, j’ajouterai mes propres réflexions sur ce sujet.

Premièrement, j’aimerais résumer l’opinion du Prof. Raymond Kuhn. Selon lui, François Hollande est le président le plus impopulaire de la 5ième République. Bien qu’il ait eu de bonnes relations avec quelques journalistes, il n’a pas réussi à établir un rapport positif avec les médias français en général. Les causes se trouvent dans son incapacité à se servir des outils à la disposition d’un président pour mettre en place une stratégie de communication appropriée, plaisant aux médias et au public simultanément. Parmi les ‘fautes commises’ à cet égard figure qu’il n’a pas eu un seul, mais plusieurs conseillers en communication et qu’il y a eu un défaut d’organisation de personnel. A la différence de Nicolas Sarkozy, Hollande n’a ni été capable ni prêt à constamment se mettre en scène médiatiquement. Par conséquent, son visage ne se trouvait pas sur la une des journaux tous les jours et quand c’était le cas, les images dépeintes de lui ne lui étaient guère favorables. A cela s’ajoute  l’image publique d’Hollande assez faible. Lors de ses apparitions publiques sa gestuelle et ses habits n’arrivaient pas à convaincre les Français ; la perception de lui comme un homme ordinaire et ennuyeux lui a même valu le nom ‘Flanby’. En bref, Hollande n’incarnait pas l’image de l’homme providentiel charismatique et dominant, ce qui est contraire aux attentes des Français. A l’exception d’une courte période après les attentats terroristes à Paris, sa performance publique et médiatique a été reçue comme un échec par l’électorat. En outre, la présence d’Hollande sur les réseaux sociaux était plutôt marginale si l’on compare à celle de son prédécesseur Sarkozy. Son approche demeurait traditionnelle et il tenait à ne pas médiatiser sa vie privée. De plus, sa tendance à employer un vocabulaire technocrate lors de ses discours ne l’aidait pas à établir un bon lien avec le public. Finalement, le taux de chômage très élevé, la situation économique extérieure et intérieure difficile et  d’autres évènements pendant sa présidence ne jouaient pas en son faveur. Toutefois, il n’empêche que, selon le Prof. Raymond Kuhn, il est principalement de la faute d’Hollande lui-même et non pas des médias ou d’autres forces extérieures si la relation avec ces derniers n’a pas été couronnée de succès.t inttrès élevé, la situation rder eginning of the 19th h wLilli ect, ere not able to locate one.ales.anticism in Europ
 
Cet exemple montre clairement l’influence des médias sur l’opinion que les citoyens français se forgent sur des hommes et femmes politiques. Il semble que les électeurs d’aujourd’hui se laissent plus guider par leurs émotions que par leur rationalité. Conscient de cela, en vue de se rendre plus intéressant, Hollande aurait peut-être du collaborer davantage avec les médias. Mais, est-ce un comportement attendu  d’un président? De nos jours, les médias ont un impact non négligeable sur la politique. Les hommes politiques doivent-ils se soumettre à ce système, ouvrant ainsi la voie à encore plus de superficialité sociétale? N’est-ce peut-être pas une bonne chose de se battre contre le regard intrusif des médias et du marketing de la personne et, à défaut, essayer d’œuvrer pour une conscience politique moins biaisée ?

A mon avis, il faudrait atténuer les propos du Prof. Raymond Kuhn. Il me semble que les médias n’ont pas uniquement assisté à la chute d’Hollande, mais l’ont également stimulée en se focalisant notamment sur des aspects négatifs à son égard et en le médiatisant de manière critique, parfois même hostile – bien que les médias soient en fait censés d’informer objectivement. Cependant, il est évident qu’aujourd’hui, dans ce monde de concurrence, dont les grands médias font aussi partie, il faut trouver des moyens pour retenir ses clients. Et s’il y a eu une nouvelle tournure en France qui se caractérise par l’intérêt du public moderne à la vie privée des élites, fondé sur le modèle américain, la démarche des médias peut être considérée comme logique.

En conclusion, l’impopularité de François Hollande est due à son rapport difficile avec les médias, et cela est probablement de sa faute puisqu’il ne s’est pas assez mis en avant publiquement pour des gains électoraux, ce qui est devenu nécessaire aujourd’hui. On ne sait pas s’il l’a essayé et échoué où bien s’il s’est volontairement décidé contre l’exploitation d’une image fabriquée à des fins électorales. De toute façon, son comportement lui a couté la présidence.  


Sources: 
http://itsuptoyou.canalblog.com/archives/2013/05/14/27156688.html (image 1)

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